Information professionnelle
Recommandations formalisées d’experts. Contrôle de la glycémie en réanimation et en anesthésieGlycemic control in intensive care unit and during anaesthesia

https://doi.org/10.1016/j.annfar.2009.02.020Get rights and content

Section snippets

Groupe de travail

Coordonnateur : Carole Ichai ([email protected]), Service de réanimation médicochirurgicale, hôpital Saint-Roch, CHU de Nice, 5, rue Pierre-Dévoluy, 06000 Nice, France, Comité des référentiels Sfar : Marc Léone (Marseille) et Benoît Veber (Rouen), Comité des référentiels SRLF : Alain Cariou (Paris) et Didier Barnoud (Grenoble).

Experts : Djillali Annane (Garches), Adrien Bouglé (Garches), René Chioléro (Lausanne), Charles Damoisel (Paris), Philippe Devos (Liège), Jan Gunst (Leuven), Serge Halimi

Introduction et méthodologie

De nombreuses décennies nous ont fait vivre dans la crainte exclusive de l’hypoglycémie et le mépris de l’hyperglycémie. La publication de nouvelles données scientifiques en ce début du xxie siècle a ouvert une nouvelle ère, nous faisant prendre conscience de la nécessité de considérer aussi l’impact potentiellement délétère de l’hyperglycémie aiguë chez les patients en situation critique, même s’ils ne sont pas diabétiques. Depuis les premières études, la littérature ne cesse d’abonder en

Champ 1 – métabolisme du glucose en situation physiologique

La glycémie normale se situe aux environs de 5 mmol/l (0,8 g/l) (sauf en postprandial immédiat). Toute modification de glycémie découle d’un déséquilibre entre l’entrée de glucose dans la circulation systémique et son utilisation tissulaire.

L’utilisation du glucose dans les tissus varie selon les conditions physiologiques (jeûne court ou long, exercice musculaire) et selon l’apport nutritionnel. Elle est aussi régulée spécifiquement selon les tissus et fait intervenir des transporteurs

Champ 5 – l’hypoglycémie : diagnostic et risques

Chez les patients de réanimation, il faut probablement un seuil glycémique inférieur à 3,3 mmol/l (0,6 g/l) pour définir une hypoglycémie (NGP faible) (accord faible).

Chez les patients de réanimation, il faut probablement un seuil glycémique inférieur à 2,2 mmol/l (0,4 g/l) pour définir une hypoglycémie sévère (NGP faible) (accord fort).

Par analogie avec le patient diabétique, il est probable que le caractère prolongé d’une hypoglycémie se définisse pour une durée de plus de deux heures (NGP

Champ 6 – le contrôle glycémique en réanimation

Il faut probablement exercer un contrôle du niveau glycémique avec une cible inférieur à 6,1 mmol/l (1,1 g/l) chez les patients adultes en réanimation car ce contrôle permet de diminuer les complications pendant l’hospitalisation (NGP fort) (accord faible).

Il faut exercer un contrôle strict de la glycémie (< 6,1 mmol/l ou 1,1 g/l) chez les patients adultes chirurgicaux en réanimation (NGP fort) (accord faible).

Il faut maintenir une glycémie inférieure à 6,1 mmol/l (1,1 g/l) chez les patients de

Champ 7 – le contrôle glycémique en périopératoire

L’insulinorésistance, cause principale de l’hyperglycémie périopératoire, peut apparaître dans les premières heures de l’intervention et se prolonger au moins deux à trois semaines en postopératoire (NGP fort) (accord faible).

Il est possible de diminuer l’hyperglycémie périopératoire induite par l’insulinorésistance en apportant de l’insuline exogène durant cette période (NGP fort) (accord faible).

Il est possible de diminuer la durée de séjour postopératoire en limitant l’insulinorésistance

Les apports glucidiques

L’insuline intraveineuse à la seringue électrique doit probablement être interrompue lorsque le patient a repris une alimentation orale et la surveillance glycémique doit être poursuivie par au moins trois contrôles préprandiaux (NGP faible) (accord modéré).

Durant la phase aiguë, la quantité maximale de glucose intraveineux ne doit pas dépasser 100 g/24 h ; la quantité totale d’hydrates de carbone (entérale et parentérale) ne doit pas dépasser 200 g/24 h (NGP faible) (accord fort).

Durant la phase

Champ 9 – les spécificités du patient diabétique

La glycémie doit être surveillée régulièrement chez tout patient diabétique admis en réanimation (NGP fort) (accord fort).

Chez le patient diabétique admis en réanimation, l’impact d’un contrôle strict de la glycémie (4,4–6,1 mmol/l ou 0,8–1,1 g/l) sur la morbimortalité n’est pas démontré (NGP modéré) (accord fort).

Il est indispensable de proposer un traitement de l’hyperglycémie pour tout patient diabétique admis en réanimation dont la glycémie est supérieure à 10 mmol/l (1,8 g/l). Entre 8,3 et 10 

Champ 10 – les spécificités en pédiatrie

Le risque d’hypoglycémie est d’autant plus important que l’enfant est jeune et que la période de jeûne se prolonge (NGP fort) (accord fort).

Il faut rechercher les signes d’alerte d’hypoglycémie, difficiles à détecter chez le jeune enfant incapable d’exprimer une sensation de malaise (NGP fort) (accord faible).

La survenue d’hypoglycémies sévères et récidivantes chez le jeune enfant peut altérer définitivement le développement cérébral et psychomoteur (NGP modéré) (accord fort).

Le traitement des

References (0)

Cited by (24)

  • Perioperative Glycemic Management in Cardiac Surgery: A Narrative Review

    2024, Journal of Cardiothoracic and Vascular Anesthesia
  • The role of the anaesthesiologist in enhanced recovery programs

    2016, Revista Espanola de Anestesiologia y Reanimacion
  • Glycaemic control in the perioperative period

    2013, British Journal of Anaesthesia
    Citation Excerpt :

    BG values <2.2 mM (40 mg dl−1) are an independent risk factor for mortality after adjustment for severity of illness, age, mechanical ventilation, renal failure, sepsis, and DM.7 French guidelines define hypoglycaemia as BG <3.3 mM (60 mg dl−1) and severe hypoglycaemia as BG <2.2 mM (40 mg dl−1).106 Jacobi and colleagues105 propose an adapted lower limit of 3.9 mM (70 mg dl−1) for ICU trauma patients, with the aim of lower infection rates and shorter ICU stays.107 108

  • Management of glycemia: An audit in 66 ICUs

    2013, Annales Francaises d'Anesthesie et de Reanimation
  • Glycemic control in intensive care unit: Never ending story

    2013, Annales Francaises d'Anesthesie et de Reanimation
View all citing articles on Scopus
View full text