Communication brève
Profil bactériologique des péritonites communautaires de l’enfant prises en charge au CHU de MarrakechBacteriology of community-acquired peritonitis in children treated in the university hospital of Marrakech

https://doi.org/10.1016/j.annfar.2012.10.031Get rights and content

Résumé

Introduction

Les données microbiologiques sur les péritonites communautaires de l’enfant sont insuffisantes et leur antibiothérapie n’est pas consensuelle. Notre travail vise à étudier la bactériologie des péritonites pédiatriques dans notre région et discuter l’antibiothérapie appropriée.

Patients et méthodes

C’est une étude descriptive étalée sur un an, en colligeant les cas de péritonites pour lesquels une étude microbiologique du liquide péritonéal a été réalisée.

Résultats

Sur 38 cas, le germe le plus fréquemment isolé est Escherichia coli (E. coli) (50 %). Sa sensibilité était de 64 % à l’amoxicilline acide–clavulanique, de 93,33 % aux céphalosporines de troisième génération (C3G) et de 100 % à l’ertapénème et aux aminosides.

Conclusion

Nous constatons un taux élevé de résistance de l’E. coli à l’association amoxicilline–acide clavulanique. Cela nous incite à reconsidérer notre attitude thérapeutique. Nous pensons que l’association C3G + aminosides + métronidazole doit être utilisée en première intention lors des péritonites pédiatriques dans notre contexte.

Abstract

Introduction

The available microbiological data on community-acquired peritonitis in children are inadequate, and antibiotic therapy is not consensual. Our work aims to study the bacteriology of peritonitis in children in our region and discuss the appropriate antibiotherapy.

Patients and methods

A descriptive study spread over one year. We collected cases of peritonitis in which a microbiological study of peritoneal fluid was performed.

Results

Of 38 cases, the most frequently isolated bacteria is Escherichia coli (E. coli) (50%). Its sensitivity was 64% to amoxicillin–clavulanate, 93.33% to third generation cephalosporins (C3G) and 100% to ertapenem and aminozides.

Conclusion

We find a high rate of resistance of E. coli to amoxicillin–clavulanic acid. This prompts us to reconsider our therapeutic approach. We believe that the association C3G + aminoglycoside + metronidazole should be used first-line in the pediatric peritonitis in our context.

Introduction

Les péritonites sont des affections graves qui nécessitent à la fois un geste chirurgical de qualité et un traitement antibiotique efficace. Les données épidémiologiques et microbiologiques disponibles sur les péritonites communautaires de l’enfant sont insuffisantes, et l’antibiothérapie de ces dernières ne fait pas encore l’objet d’un consensus. En revanche chez l’adulte, l’antibiothérapie de ces infections intra-abdominales a fait l’objet d’une conférence de consensus française recommandant l’emploi de l’association amoxicilline–acide clavulanique et aminoside [1]. Par ailleurs, des données récentes ont montré une évolution de la résistance aux antibiotiques des germes responsables des péritonites secondaires. C’est ainsi que nous avons mené ce travail pour étudier le profil microbiologique des péritonites communautaires de l’enfant au niveau de notre région, afin de discuter leur antibiothérapie probabiliste.

Section snippets

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective descriptive réalisée au niveau de l’unité de bactériologie de l’hôpital Mère-Enfant du CHU de Marrakech au cours de l’année 2010, incluant tous les prélèvements peropératoires réalisés chez les enfants présentant un tableau de péritonite appendiculaire. Le pôle Mère-Enfant est une formation hospitalière qui fait partie du CHU Mohammed VI de Marrakech et qui draine toute la région du sud marocain. Il a une capacité de 240 lits et regroupe les spécialités

Résultats

Sur les 50 patients opérés, 38 cas (76 %) ont été colligés durant la période de l’étude. Les enfants étaient âgés entre trois et 14 ans. Toutes les péritonites étaient d’origine appendiculaire. La plupart des patients étaient admis avec retard, avec un délai moyen entre les symptômes et l’admission de 36 heures. Six patients étaient admis en sepsis grave et deux en choc septique. Tous les enfants ont reçu au moins une fois une antibiothérapie à base d’amoxicilline ou amoxicilline–acide

Discussion

La microbiologie des péritonites est issue de la flore intestinale [1], [2]. Il s’agit le plus souvent d’infections polymicrobiennes, mais un rôle pathogène n’est prouvé que pour un petit nombre [2]. Les entérobactéries, particulièrement E. coli, sont responsables de la mortalité précoce et les anaérobies sont impliqués dans la formation des abcès [1], [2]. Ce sont les germes à prendre systématiquement en compte lors des péritonites communautaires. En l’absence de recommandations chez l’enfant,

Conclusion

À la lumière de ces données et en tenant compte de la gravité potentielle des péritonites communautaires de l’enfant, nous optons dans notre contexte pour une triple association cefriaxone, métronidazole et gentamicine. Un intérêt particulier doit également être porté pour réduire l’usage inapproprié des antimicrobiens et bannir l’automédication. D’autres études prospectives doivent être menées afin de suivre l’évolution du profil bactériologique des germes responsables des péritonites de

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références (12)

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Présenté au 40e Congrès de la Société de réanimation de langue française (SRLF) à Paris le 18 janvier 2012.

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