Elsevier

La Presse Médicale

Volume 36, Issue 11, Part 2, November 2007, Pages 1663-1668
La Presse Médicale

Mise au point
Maladie d'Erdheim-ChesterErdheim-Chester disease

https://doi.org/10.1016/j.lpm.2007.04.032Get rights and content

Key points

Erdheim-Chester disease is a non-Langerhans cell histiocytosis, classically thought to be rare, but diagnosed more frequently nowadays (250 published cases).

Histiocytes of Erdheim-Chester disease are positive for CD68 but not for CD1a, contrary to Langerhans cell histiocytosis.

Two signs highly evocative of this diagnosis are nearly constant tracer uptake by the long bones on 99Tc bone scintigraphy and a “hairy kidney” appearance on abdominal CT scan.

A more “elegant” diagnostic method is ultrasound-guided biopsy of the perirenal infiltration.

Cardiovascular involvement, which affects the aorta (“coated aorta”) as well as all the cardiac layers, leads to one third of the deaths related to this disease.

Central nervous system infiltration (especially cerebellar) is severe and difficult to treat.

The prognosis is extremely variable and is often worse when there is a cardiovascular and/or central nervous system involvement.

The treatment, decided upon on a case-by-case basis at a specialist center, often begins with interferon alpha.

Points essentiels

La maladie d'Erdheim-Chester est une histiocytose non langerhansienne, classiquement rare, mais plus fréquemment diagnostiquée aujourd'hui (250 cas publiés).

Les histiocytes de la maladie d'Erdheim-Chester marquent le CD68 mais pas le CD1a, contrairement à ceux de l'histiocytose langerhansienne.

Deux signes hautement évocateurs du diagnostic sont l'hyperfixation des os longs sur la scintigraphie osseuse au 99Tc (quasiment constante) et l'aspect de “rein chevelu” sur la tomodensitométrie abdominale.

Une méthode diagnostique “élégante” de la maladie est la biopsie échoguidée de l'infiltration périrénale.

L'atteinte cardiovasculaire, qui touche aussi bien l'aorte (“manchon périaortique”) que l'ensemble des tuniques cardiaques, est à l'origine d'un tiers des décès.

L'atteinte neurologique centrale (notamment cérébelleuse) est sévère et difficile à traiter.

Le pronostic, extrêmement variable d'une forme à l'autre, est souvent péjoratif en présence d'une atteinte cardiovasculaire et/ou neurologique centrale.

Le traitement, discuté au cas par cas en centre spécialisé, fait souvent appel en première intention à l'interféron alpha.

Section snippets

Diagnostic positif

Le diagnostic de maladie d'Erdheim-Chester est fondé sur l'association de critères anatomopathologiques et radiologiques évocateurs. Ceux-ci ont été retenus pour les 2 grandes séries publiées par notre équipe, et s'appliquent aussi à nos observations ultérieures :

  • une histologie typique (figure 1) comportant la présence d'histiocytes spumeux au sein d'un granulome polymorphe et d'une fibrose ou une image de xanthogranulome avec un marquage constant des histiocytes par le CD68 alors que le CD1a

Manifestations cliniques

Notre expérience personnelle repose actuellement sur l'analyse de 24 observations de maladie d'Erdheim-Chester suivies dans le service de médecine interne de la Pitié-Salpêtrière entre 1992 et 2006.

La maladie d'Erdheim-Chester se caractérise par des manifestations systémiques très hétérogènes. La symptomatologie révélatrice est très variable d'un patient à l'autre, qu'il s'agisse de douleurs osseuses, d'un diabète insipide, d'une exophtalmie, de xanthélasmas, ou encore de signes neurologiques

Marqueurs biologiques

Un syndrome inflammatoire biologique est présent chez 84 % des patients. Il n'y a pas de marqueur biologique spécifique de la maladie d'Erdheim-Chester.

Diagnostics différentiels

Les histiocytes de l'histiocytose langerhansienne marquent le CD1a et sont CD68-, ce qui permet aisément de les différentier des cellules de la maladie d'Erdheim-Chester. Même si certaines atteintes sont communes aux 2 maladies (diabète insipide, pneumopathie interstitielle), les aspects clinique et radiologique permettent souvent de distinguer ces 2 affections. Rappelons que le squelette axial et la mandibule sont classiquement respectés dans la maladie d'Erdheim-Chester.

L'infiltration

Traitement

Le traitement de la maladie d'Erdheim-Chester, mal codifié, doit être discuté au cas par cas dans un centre spécialisé.

De nombreux traitements ont été proposés comprenant les corticoïdes, diverses chimiothérapies, les biphosphonates et la radiothérapie. L'évaluation de l'efficacité de ces thérapeutiques était néanmoins rendue souvent difficile par leur association, le petit nombre de patients traités (1 ou 2), et/ou le faible recul disponible. Dans notre expérience, la maladie d'Erdheim-Chester

Pronostic

Le pronostic de la maladie d'Erdheim-Chester est extrêmement variable d'une forme à l'autre. Il dépend largement de la présence d'une atteinte cardiovasculaire et/ou neurologique centrale. Parmi les 24 patients suivis dans le service, 4 sont décédés après un suivi compris entre 1 et 4,6 ans après le diagnostic, 2 décès résultant de l'atteinte cardiovasculaire spécifique. Cette mortalité, très inférieure à celle rapportée dans la littérature 1, 2, traduit probablement l'amélioration récente de

Conclusion

Depuis quelques années, le diagnostic de maladie d'Erdheim-Chester est plus souvent porté grâce à une meilleure connaissance de la maladie par les anatomopathologistes, les radiologues et les internistes. Environ 200 nouveaux cas ont ainsi été rapportés depuis 10 ans. Le cadre des fibroses rétropéritonéales et médiastinales dites idiopathiques doit certainement être révisé pour en exclure certaines formes de la maladie d'Erdheim-Chester. Un avis en centre spécialisé est justifié tant pour

Références (20)

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Cited by (53)

  • Erdheim–Chester disease

    2020, Best Practice and Research: Clinical Rheumatology
  • Erdheim-chester disease

    2020, Blood
    Citation Excerpt :

    Childhood ECD is rare (<20 reported cases)17 and usually spares the heart. In 2006, a preliminary study reported a time between symptom onset and diagnosis of between several months and 25 years.18 The time to diagnosis has since decreased, undoubtedly because of greater awareness of the disease.

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