Mise au pointAdolescence, prise de toxiques et tentative de suicide par défenestrationAdolescence, substance abuse and suicide attempt by jumping from a window
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Conduites suicidaires et comorbidité psychiatrique à l’adolescence
Plus qu’une tranche d’âge aux limites strictes, l’adolescence peut être définie comme un processus de transition entre l’enfance et l’âge adulte, depuis les remaniements pubertaires jusqu’à l’entrée dans la vie active ou du moins l’affranchissement de la dépendance parentale, horizon dont on sait combien il a tendance, de nos jours, à déborder largement le cap de la majorité.
Les données épidémiologiques sur le suicide montrent qu’en 2002, le taux de décès par suicide chez les 15-24 ans était de
Contexte situationnel déclencheur
Nous trouvons chez ces 4 adolescents les facteurs de risque psychosociaux déjà mis en évidence dans la littérature sur les TS et le suicide à l’adolescence [12]. La littérature sur les facteurs de risque de suicide à l’adolescence souligne en effet l’intrication de facteurs psychopathologiques caractérisant le sujet et/ou son entourage, et de facteurs environnementaux, sociaux et relationnels [13], [14]. Ainsi, les 4 adolescents ont vécu un événement déstabilisant récent : les 3 filles ont
Milieu social d’appartenance
Nous avons été interpellés à la fois par la modalité suicidaire de ces 4 adolescents et par leur origine sociale commune. Il ressort en effet des travaux épidémiologiques dans ce domaine qu’un milieu socio-éducatif modeste constitue un facteur de risque suicidaire [19], [20], constatation qui pourrait conduire à un raccourci malheureux qui sous-entendrait qu’un milieu aisé, avec un accès facile à l’éducation, pourrait constituer un facteur « protecteur » des conduites suicidaires. C’est surtout
Dimension addictive de la consommation des toxiques à l’adolescence
Ces 4 adolescents ont eu recours à ce mode brutal et grave de tentative de suicide qu’est la défenestration, ce qui nous a d’autant plus frappés, que les TS chez les filles sont moins généralement violentes, à l’inverse des garçons [21]. Y a-t-il eu un continuum entre prise de risque/recherche de sensations, impulsivité, et défenestration chez nos adolescents, dont une seule fille avait signifié clairement par une lettre son désir de mourir ? Trois de nos 4 sujets ont eu un geste marqué par
Auto-agressivité et crise d’adolescence
Plus sans doute que tous les autres adolescents, les 4 adolescents dont nous avons rapporté les observations cliniques ont été poussés à prendre une part active face à la passivité induite par les changements pubertaires et à la nécessité d’affirmer leur indépendance, que ce soit à travers des troubles du comportement alimentaire, des scarifications, des fugues ou vols à l’étalage, des gestes suicidaires antérieurs à la défenestration, ou encore d’une consommation de toxiques, elle-même
Modalité suicidaire par défenestration
La littérature scientifique rapporte assez peu de données sur la modalité suicidaire par défenestration ; pourtant, c’est chez les 15-24 ans, comparativement aux autres tranches d’âges, que cette modalité est la plus utilisée, en particulier chez les filles (15 % des modes de suicide en 1997 vs 7 % chez les garçons [21]).
Les conséquences somatiques particulièrement graves consécutives à certaines modalités suicidaires conduisent à s’interroger sur une éventuelle hétérogénéité psychopathologique
Implications pour la prise en charge
Une TS chez un adolescent n’est jamais une conduite anodine et ne doit donc pas être banalisée, même si les conséquences de l’acte en lui-même sont minimes. Comme il est indiqué dans les dernières recommandations officielles de l’ANAES [1], tout adolescent suicidant doit bénéficier d’une triple évaluation : somatique, psychologique et sociale. Un élément clé de la prise en charge des jeunes suicidants réside dans un travail de prévention des récidives, dont il faut rappeler que la fréquence
Conflits d’intérêts
aucun.
Remerciements
Nous tenons à remercier les équipes soignantes du service d’orthopédie de l’Hôpital européen Georges Pompidou, de Paris, pour la qualité du partenariat avec ces dernières, dans l’esprit d’une prise en charge multidisciplinaire des patients suicidants et de leur entourage, ainsi que le Pr. Bernard Augereau, chef du service d’orthopédie, pour sa confiance et son accueil.
Références (45)
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Should the use of selective serotonin reuptake inhibitors in child and adolescent depression be banned?
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Les comportements suicidaires à l’adolescence
Risk factors for adolescent suicide and suicidal behavior : mental and substance abuse disorders, family environmental factors, and life stress
Suicide Life Threat Behav
Le suicide à l’adolescence
L’Encéphale
Les tentatives de suicides graves à l’adolescence
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2021, Materials Today: ProceedingsCitation Excerpt :Suicide happening in children before pre-puberty is very rare, but there is clinical evidence that this age group have suicide ideas and can make a suicide attempt or kill themselves; until pre-puberty children normally do not experience death as something irreversible [5,22]. In addition, the young age of the victims could be explained by the early maturity and the vulnerability of female adolescents [14,24,25]. Both completed suicide and attempted suicide increase during adolescence [26,27].
Evaluation of the association between bilateral calcaneal fractures and suicide attempts: Findings from 4 different trauma centers in Turkey
2021, Journal of Experimental and Clinical Medicine (Turkey)Suicidal fall from heights trauma: difficult management and poor results
2020, European Journal of Trauma and Emergency SurgeryInjuries in jumpers-are there any patterns?
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