Article originalReconstruction des pertes de substance osseuse du membre supérieur par la technique de la membrane induite, étude prospective à propos de neuf casInduced membrane technique for the reconstruction of bone defects in upper limb. A prospective single center study of nine cases
Introduction
La reconstruction des pertes de substance osseuse et des non-consolidations au niveau des os longs constitue un défi pour le chirurgien [1], [2], [3]. Les procédés sont nombreux, mais actuellement il n’existe que peu de consensus sur la meilleure conduite à tenir. Une technique développée par Masquelet et al. [4], [5], [6], [7] fait appel à l’utilisation de deux temps opératoires. Le principe est de combler la perte de substance osseuse par un matériau inerte (du ciment), afin de créer une membrane à corps étranger autour de celui-ci. Cette dernière délimite une chambre qui, lors du retrait du ciment, est capable de recevoir une greffe osseuse spongieuse massive. Considérée dans un premier temps comme une barrière protectrice empêchant la lyse osseuse, cette membrane est apparue – suites aux études animales menées par Pélissier et al. [8], [9] puis par Viateau et al. [10] – capable de sécréter des facteurs de croissance osseuse. Cependant cette technique nécessite deux temps opératoires espacés de plusieurs mois afin de permettre la fabrication de cette membrane. Cette méthode de reconstruction osseuse, simple à réaliser et à transmettre, utilisable en urgence ou en chirurgie réglée est devenue plus qu’une alternative aux autres techniques de greffons vascularisés. Son utilisation améliore les taux de consolidation osseuse à la main et au poignet [11], [12] et a modifié nos habitudes opératoires. Nous avons souhaité évaluer les résultats obtenus en termes de consolidation et de fonction au niveau de l’humérus et des deux os de l’avant-bras.
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Patients et méthode
Neuf patients présentant des pertes de substance osseuse d’un os long du membre supérieur traités par la technique de la membrane induite depuis 1996 ont été inclus dans cette étude prospective (Tableau 1, Tableau 2). Les données cliniques et radiographiques ont été analysées par leurs opérateurs. Le critère principal du résultat a été le délai de consolidation osseuse.
L’âge moyen des patients – qui étaient tous des hommes – était de 41 ans (17–63). Il s’agissait d’accidents de la voie publique
Technique de la membrane induite
La technique de la membrane induite, proposée par Masquelet et al. [4], [5], [6], [7], associe l’induction d’une membrane in situ et une autogreffe osseuse spongieuse non vascularisée (Fig. 1, Fig. 2, Fig. 3, Fig. 4, Fig. 5, Fig. 6). La technique se déroule en deux étapes.
Dans un premier temps, l’opérateur effectue un débridement radical, avec une réparation des parties molles, et tente d’effectuer une fixation la plus stable possible. Une entretoise en ciment est introduite au niveau de la
Résultats
Le délai entre le début de la prise en charge et la reconstruction par membrane induite était de 22 mois (0–104) en moyenne (Tableau 3 et Fig. 7). Le délai entre la mise en place de l’entretoise en ciment ou « spacer » et la greffe spongieuse de crête iliaque était de cinq mois (2,8–13,8). Tous les patients ont consolidé dans un délai de 14,5 mois (4,2–49,9) après la greffe, et de 20,3 mois (10,2–52,7) après la mise en place du ciment.
Deux épisodes de rupture de plaque sont survenus, qui ont
Discussion
La membrane induite a été utilisée initialement pour combler de grands défects osseux sur des os volumineux concernant principalement le membre inférieur (Tableau 4). Le but de cette étude est de savoir si ce procédé s’applique également sur les os du membre supérieur, ayant comme particularité des petits diamètres corticaux. Il s’agit d’une étude prospective courte, avec une population hétérogène présentant des pertes de substance osseuse d’étiologies diverses.
L’humérus tolère un
Conclusion
La membrane induite constitue une alternative thérapeutique dans la prise en charge des pertes de substance osseuse, notamment au niveau du membre supérieur. Elle permet de reconstruire de larges défects de façon simple et reproductible. Elle s’applique pour des longueurs supérieures à 5 cm, mais également lorsque le milieu est hostile à une greffe conventionnelle (notamment à risque septique). Dans ce travail tous les patients ont consolidé dans un délai moyen de 14,5 mois (4,2–49,9) après la
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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Induced Membrane Technique for the Treatment of Infected Forearm Nonunion: A Retrospective Study
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