Plan

Chargement...
Couverture fascicule

Le tromba (Madagascar)

[article]

Année 1965 5-1 pp. 84-93
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 84

LE TROMBA (MADAGASCAR)

par

PAUL OTTINO

Le tromba est une manifestation de possession très répandue dans le nord- ouest malgache et aux Comores, qui joue un rôle important dans l'organisation politique et religieuse sakalava. Ce terme désigne à la fois — et pour cette raison peut prêter à confusion — l'esprit d'un ampanjaka (prince) défunt, l'état de possession de la personne hantée par cet esprit, le possédé lui-même lorsqu'il n'est pas désigné plus précisément par le terme de saha, et, par extension, l'ensemble de la manifestation dans la mesure où elle comporte des conduites collectives régulières. La « fonction manifeste »x du tromba est de soutenir l'appareil politique sakalava et l'autorité temporelle des princes qui, même morts, peuvent continuer à peser sur les destinées de la société. De plus, le tromba assume une « fonction latente », tout aussi importante, de contrôle social et sert de moyen d'expression, non plus cette fois à des esprits, mais à la société. A ma connaissance, les auteurs n'ont jamais abordé cet aspect du tromba, cependant tout aussi intéressant que le précédent et de nature à expliquer que, malgré le déclin actuel du système politique et religieux traditionnel, le phénomène se maintienne à peu près inaltéré. Le tromba se différencie de très nombreuses manifestations voisines, en particulier du bilo, qu'on rencontre dans le centre et le sud-ouest de l'île, et avec lequel il est souvent confondu2. Ainsi que le remarque J. V. Mellis, la différence essentielle

1. Les concepts de « fonction manifeste » et de « fonction latente » sont compris au sens de R. K. Merton, Éléments de méthode sociologique, Pion, Paris, 1953, pp. 134 sq.

2. Les différences entre le tromba et le bilo sont très nettes. Comme le met en lumière J. Faublée dans son ouvrage Les esprits de la vie à Madagascar, P.U.F., Paris, 1953, le bilo s'oppose à tout ce qui concerne la mort, alors que le tromba est étroitement lié au culte des ampanjaka défunts et peut se dérouler dans l'enceinte des mahabo (tombeaux royaux). Il est vrai que J. Faublée (in L'Année sociologique, i960, p. 303) dit aussi que le bilo «incarne un esprit princier autorisé à commander », ce qui tendrait à rapprocher les deux phénomènes. Il est vrai aussi que, selon une croyance sakalava, ampanjaka tsy ampody avelo, « les princes ne meurent jamais » ; mais cette affirmation conventionnelle ne trompe personne et, pour les Sakalava, les esprits qui s'expriment par le moyen du tromba émanent bien des morts.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw